Article co-rédigé par Kenza Belhaddad et Floriane François
Dans le monde fascinant de la traduction cosmétique, nous nous demandons toutes comment capturer la beauté des textes à traduire afin de les transmettre dans une autre langue et en les adaptant à une autre culture. En fait, chaque mot est important et chaque nuance porte une signification profonde. En tant que mentore spécialisée dans ce domaine de la beauté, je souhaite partager avec vous les stratégies indispensables pour réussir la traduction de votre contenu beauté. Il est temps de plonger dans le vif du sujet !
Étape 1 : Analyser le texte source
First things first ! La première étape consiste à lire le texte source pour en saisir le sens global. Si le texte est très long, je vous conseille de repérer les sections clés telles que l’introduction, le développement et la conclusion, et de vous concentrer sur ces sections afin de comprendre le message général.
Ensuite, vous pourrez analyser le texte soit au format numérique dans un simple document Word, soit sur papier si vous préférez annoter le texte de votre propre main. Vous pouvez aussi le faire assez rapidement sans rien noter si c’est un exercice que vous avez l’habitude de faire et que le texte est relativement court.
Voici une liste non exhaustive d’éléments à analyser dans un texte cosmétique :
- La marque cosmétique : identifiez la marque cosmétique pour laquelle vous traduisez ce contenu, et n’hésitez pas à consulter son site web pour découvrir son identité de marque, ses valeurs et l’image qu’elle renvoie à ses clients.
- L’auteur et son intention : identifiez l’auteur du texte et essayez de déterminer pourquoi, dans quel but il a écrit cet article. S’agit-il d’un scientifique qui souhaite prouver l’efficacité d’une formule, d’un commercial qui souhaite former ses équipes de vente, d’un RH qui souhaite former son personnel, d’une équipe marketing qui souhaite communiquer sur un nouveau produit ?
- La date et le contexte : en prenant connaissance de la date du document, il est possible de le replacer dans le contexte dans lequel il s’inscrit. Y a-t-il des tendances qui auraient pu inspirer ce nouveau produit ?
- Le genre du texte : en traduction cosmétique, nous pouvons être amenés à traduire plusieurs types de documents qui ont chacun leurs propres caractéristiques. Il peut s’agir d’un texte technique (fiche produit, notice d’utilisation, etc.), d’un contenu marketing (article de blog, publication pour les réseaux sociaux, etc.) ou même d’un document commercial (présentation commerciale).
- La forme du discours : Reconnaître le discours spécifique au domaine cosmétique, que ce soit narratif (racontant une histoire de produit), descriptif (décrivant les caractéristiques), argumentatif (convaincant des bienfaits), explicatif (détail des composants), informatif (fournissant des informations utiles), injonctif (encourageant à l’achat), expressif (mettant l’accent sur l’expérience), est essentiel.
- Le registre de langue : selon la cible à laquelle la marque a choisi de s’adresser, elle utilisera un niveau de langue différent (familier et léger pour les adolescents, courant de manière générale, voire soutenu pour certaines marques de luxe).
- Le sujet du texte : de quoi parle le texte et dans quelle niche cosmétique sommes-nous (soins de la peau, maquillage, cheveux, manucure, parfums, etc.) ?
- L’idée directrice : s’il ne fallait retenir qu’une chose de ce texte, qu’est-ce que c’est ? Par exemple, dans le cas d’une description de produit, cela pourrait être la promesse de ce produit.
- Les arguments : par exemple, pour étayer la promesse d’un produit, on peut avoir des preuves de son efficacité (résultats de tests, liste d’ingrédients et bienfaits, etc.).
- La conclusion : dans les textes marketing, on trouvera souvent un appel à l’action. Cela permet de confirmer l’intention de l’auteur.
Étape 2 : Effectuer des recherches documentaires
Avant de traduire, il faut rechercher l’information pour approfondir ses connaissances du sujet. Un traducteur spécialisé aura besoin de consacrer moins de temps aux recherches documentaires qu’un traducteur débutant. En effet, à force de se documenter sur un domaine particulier et de traduire des textes dans ce domaine, le traducteur va accumuler des connaissances essentielles.
Si vous débutez en traduction cosmétique, pas de panique ! Voici quelques conseils pour effectuer vos recherches documentaires :
- Après avoir analysé les éléments clés du texte source, vous devriez avoir repéré certains mots-clés. N’hésitez pas à rechercher la définition de ces termes, et éventuellement des synonymes, pour être sûre d’en saisir le sens.
- Pensez à consulter des ressources générales sur le sujet du texte. Aujourd’hui, il existe beaucoup de blogs en ligne qui expliquent certains concepts cosmétiques, ainsi que des encyclopédies et des dictionnaires. Veillez simplement à bien sélectionner vos sources.
- Recherchez des documents de référence. Certains documents peuvent être assez proches de celui que vous devez traduire, alors pensez à les garder à portée de main.
Au quotidien, tenez-vous informées des tendances du marché, familiarisez-vous avec les termes techniques et les ingrédients clés.
Étape 3 : Effectuer des recherches terminologiques
Encore une fois, un traducteur spécialisé économisera beaucoup de temps à cette étape puisqu’il se sera déjà constitué un glossaire et qu’il l’alimentera au fur et à mesure de ces traductions.
Certaines agences de traduction peuvent fournir un glossaire avec le projet, mais ce n’est pas toujours le cas.
Ici, il y a deux teams : ceux qui préfèrent relever les termes inconnus et trouver leur traduction AVANT de traduire, et ceux qui préfèrent effectuer leurs recherches terminologiques PENDANT la traduction. Peu importe la méthode que vous choisissez, ce qui compte au final, ce sera la qualité de votre traduction. Vous devez être précises dans la traduction des termes techniques liés aux ingrédients, aux propriétés des produits et aux méthodes d’application.
Pour la recherche terminologique, l’un des outils les plus utiles que je puisse vous recommander est l’INCI, qui signifie International Nomenclature for Cosmetic Ingredients. Ce site vous donnera accès à la liste d’ingrédients que vous pouvez trouver dans un produit, dont ceux que vous devrez traduire. Vous y trouverez la traduction exacte des termes techniques concernant les ingrédients.
Étape 4 : Traduire
Eh oui, ce n’est pas tout, mais notre métier, c’est surtout de traduire !
Donc on ouvre son projet dans son logiciel de TAO et on traduit en veillant à bien retranscrire le style du texte source, à respecter les usages de la langue d’arrivée et à respecter le guide de style du commanditaire.
Appuyez-vous sur les procédés de traduction, tels que la modulation par exemple. Ce procédé consiste à changer le point de vue lors de la traduction d’une langue à une autre. Ou encore, la transposition qui se résume à un changement de catégorie grammaticale lorsqu’un mot passe d’une langue à une autre.
N’oubliez pas de tenir compte des différences culturelles pour garantir que le message est compréhensible et attrayant pour le public cible. Les jeux de mots et les nuances linguistiques peuvent être difficiles à traduire, mais ils sont souvent essentiels dans le domaine cosmétique. Trouvez des équivalents pertinents dans la langue cible.
Étape 5 : Contrôler la qualité
Avant de livrer son travail, il faut impérativement effectuer un contrôle qualité.
Pour cela, il convient de passer le correcteur orthographique et le QA Checker dans votre logiciel de TAO, mais une relecture du texte cible à tête reposée est aussi recommandée.
Vous pouvez effectuer une relecture en deux étapes :
- Une relecture bilingue pour comparer le texte source et le texte cible pour vérifier qu’aucune information n’a été oubliée et que le sens a correctement été restitué.
- Une relecture unilingue pour se concentrer sur les erreurs grammaticales, orthographiques et typographiques qu’il resterait dans le texte cible.
En résumé, tout commence par bien comprendre le texte original, notamment les idées clés. Ensuite, il faut effectuer une recherche documentaire pour s’assurer que la traduction soit pertinente. Il faut aussi faire preuve de précision avec la terminologie, tout en créant un glossaire détaillé pour que le message reste authentique. La traduction elle-même est un exercice délicat qui demande de la créativité et de la précision linguistique, ainsi qu’une bonne compréhension des différences culturelles. Enfin, on vérifie rigoureusement la qualité pour s’assurer que la traduction dépasse les frontières linguistiques et offre une excellente expérience aux lecteurs dans le monde de la beauté. En suivant cette méthode avec sérieux et professionnalisme, votre traduction cosmétique plaira à un large public international !
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